DĪVALĪ – DĪPᾹVALĪ
Fête de la Lumière – Fête de la Déesse Lakṣmī
Lors de la fête de Dīvalī (Dīpāvalī), la Déesse Lakṣmī incarne la « Lumière », celle qui ne fait jamais défaut au moment de l’année quand l’obscurité prend le pas sur la lumière. Célébrée dès la tombée de la nuit, Dīpāvalī est l’une des plus belles fêtes de l’Inde. Le terme Dīpāvalī résulte de l’union des deux termes sanskrits Dīpā, la lampe et avalī la rangée. Cette fête est aussi appelée Dīvalī, la petite lampe en Hindi. Littéralement, Dīpāvalī est la ligne, la rangée des lumières, à l’image d’une guirlande constituée de toutes les petites lampes du monde réunies et allumées dès la tombée de la nuit dans les temples et les maisons. Dīpāvalī se déroule sur cinq jours car elle est étroitement liée à d’autres fêtes du calendrier hindou.
Dhan Teras
Le premier jour est celui de la fête de Dhan Teras qui a lieu le treizième jour de la quinzaine sombre de la lune au mois de Kārtika en octobre ou novembre selon les années. Elle commémore l’apparition du médecin céleste Dhanvatari au moment du barattage de l’océan de lait, tenant dans ses mains le vase contenant le précieux nectar d’immortalité, tant attendu par les dieux et les démons. Cette fête marque le renouvellement, l’espoir, celui d’un nouveau jour pour débuter une action, d’une nouvelle période de vie ou d’une guérison. Il est par conséquent consacré à se défaire de ses vieux vêtements pour en acheter des neufs, à se procurer de nouveaux objets, de la nouvelle vaisselle et des bijoux. Les maisons sont nettoyées de fond en combles de même que les boutiques pour un nouvel essor et des nouveaux projets de vie. Les commerçants considèrent ce jour comme celui d’une nouvelle année. Des pūjā sont célébrées en l’honneur du dieu Kubera, le Maître-Gardien des trésors et Banquier des mondes divins. Il est représenté avec un ventre proéminent. En tant que Régent de la direction nord des mondes, il est de bon augure de placer ses biens les plus précieux dans cette direction pour les ranger et les protéger. Des lampes sont aussi allumées pour Yama, le dieu de la mort, en mémoire du fils du roi Hima qui, selon les astrologues, avait été condamné à mourir par la morsure d’un serpent le quatrième jour après la célébration de son mariage. Pour rien au monde, sa femme, toute jeune mariée, refusait la fatalité. Comme elle ne voulait pas perdre son mari, elle l’empêcha, cette nuit-là, de dormir en allumant des milliers de lampes, amoncelant à l’entrée de la porte toutes ses richesses faites de vaisselle et de bijoux d’or et argent qui scintillaient de mille feux. Quand le serpent de la mort arriva devant la porte, il fut ébloui et envouté par le trésor et les chants de la femme. Enivré, il les écouta toute la nuit puis repartit, oubliant de donner la mort au mari. Depuis ce soir-là, toutes les prières s’élèvent pour que la mort n’entre pas dans les maisons.
Narak Caturdaśī
Le deuxième jour, Narak Caturdaśī, le quatrième jour de Narak, est aussi appelé le petit Dīvalī, Choti Dīvalī. Cette fête fait référence au jour où le Seigneur Kṛṣṇa, avatar avatar du Dieu Viṣṇu, tua le démon Narakāsura. Au coucher du soleil, après avoir pratiqué ablutions et prières, il est de coutume d’offrir une petite lampe et des sucreries aux divinités. Les prières s’adressent aussi tout particulièrement à Yama Rāj, le Seigneur de la Mort, afin qu’il ne vienne pas prendre les vies des hommes. C’est encore l’occasion de célébrer Kālī pûjā, la vénération de la déesse Kālī en commémoration du jour de sa naissance.
Lakshmī Pūjā – Dīpāvalī
Le troisième jour est celui de Lakṣmī Pūjā, jour propice pour demander à la déesse Lakṣmī d’accorder la richesse et la prospérité pour tous, le triomphe du bien sur le mal et la lumière là où règnent les ténèbres. C’est le jour de la nouvelle lune amāvasyā , la nuit ou le luminaire ne brille que les petites lampes de Dīpāvalī s’allument dès le crépuscule. Des offrandes sont faites à la déesse Lakṣmī et au dieu Gaṇeśa « le seigneur des obstacles ». Les commerçants les, vénèrent particulièrement pour leurs affaires. Dans les maisons, à la tombée de la nuit les petites lampes scintillent dans toutes les pièces. Des bâtiments officiels aux boutiques, des maisons aux petites huttes des villages, tous sont redessinés par la lumière d’une multitude de petites lampes d’argile placées sur leur contour. Il n’est pas une seule maison où ne brille une petite flamme. Dans la nature, près des rivières, autour des arbres, la lumière prend place. Les petits gâteaux, les confiseries s’offrent aussi en abondance. Ce jour commémore la joie du peuple de la cité d’Ayodhya, attendant impatiemment le retour du roi et souverain Râm en exil depuis quatorze années. Rām, avec l’aide du dieu Hanumān et de son frère Lakṣmana, avait mis fin au règne tyrannique du démon Rāvaṇa qui avait enlevé son épouse Sītā. Cette victoire de Rām sur les forces obscures symbolisée par le démon marque la victoire de la lumière sur l’obscurité, du bien sur le mal. L’immense joie des habitants de la ville d’Ayodhya de retrouver leur souverain après une si longue absence s’incarna dans une multitude de petites lampes placées sur son chemin et dans toute la ville pour lui indiquer la voie qui mène à son royaume.
Govardhan Pūjā
Cette fête du quatrième jour des festivités de Dīpāvalī est l’offrande de nourriture en commémoration de la libération par le dieu Kṛṣṇa et du peuple de Vraja. Elle est aussi désigné sous le nom annakūtā. A Bénarès, la statue d’or de la déesse Annapurṇā, la déesse dispensatrice de nourriture, est dévoilée et vénérée pour l’occasion pendant trois jours et dans les temples, cinquante six type de nourriture sont redistribuées à tous. Annapurṇā est l’une des formes bienfaitrice de la déesse Parvatî à laquelle on offre les gerbes de blé fraîchement coupées. Elle est la déesse régente de la ville de Kāśī, autre nom donné à la ville de Varaṇasī (Bénarès) et qui signifie la lumière.
Bhrātri dvitiya
Ce dernier et cinquième jour est celui de la fête de la solidarité entre frères et sœurs. Après une longue période de séparation, Yama le dieu de la mort vint visiter sa sœur Yamī. Cette dernière demanda à son frère de lui appliquer un point rouge à son front en signe de joie et lui offrit un repas uniquement fait de ses plats préférés ; touché par l’affection de sa sœur, Yama statua toute celle et ceux qui offriront ce jour-là un repas à un frère n’iront jamais après leur mort dans les mondes infernaux du naraka loka.