Hanumān Jayantī

 Hanumān Jayantī

hanuman

 Mercredi 18 octobre 2017

Hanumān est un dieu pas tout à fait comme les autres. Son visage et sa très longue queue sont ceux d’un singe tandis que son corps, couleur vermillon, recouvert de poils, robuste et athlétique, est celui d’un humain.

Hanumān est un être pur, modeste et doux, dont la force et la portée de ses actes, toujours empreints d’humilité, touchent subtilement la conscience humaine. Hanumān est le Dieu qui inspire courage à ses adorateurs ainsi que les moyens d’aller au-delà de leurs propres limites en vue de la victoire qu’ils recherchent. Hanumān tient pour cela la massue, une arme puissante dont le maniement demande une prodigieuse énergie, celle qui ne lui fait jamais défaut, qu’il peut déployer instantanément et en toutes circonstances.

Le jour de sa naissance, appelé Hanumān Jayantī, eut lieu quelques jours après celle du Dieu Rāma, à l’occasion de Caitrī Purnimā, la pleine Lune du mois indien Caitra. Plusieurs récits évoquent les conditions de sa naissance d’Hanumān. En voici deux pour mieux comprendre les qualités et la personnalité de ce dieu étonnant.Les circonstances de la naissance des dieux sont toujours une source intarissable de méditation car elles nous révèlent l’origine de leurs divins pouvoirs.

Naissance de Hanumān

« Dans le Brahmā Loka vivait une jeune et très belle apsara, Anjañā, au service du dieu Brahmā. Un jour, satisfait des grands services qu’elle rendait et de la joie qu’elle suscitait dans le cœur de tous, Brahmā souhaita lui accorder une grâce et lui en fit part. Le visage de la jeune apsara s’assombrit à cette idée et, dans un sanglot, elle lui avoua qu’elle était frappée d’une malédiction reçue jadis du sage Brihaspati à son plus jeune âge. Elle conta à Brahmā les circonstances de son infortune :

– Un jour, alors que je me promenais dans la forêt, je vis à la lisière d’un étang un singe peu ordinaire. Il méditait en position de lotus comme le faisait habituellement les humains. Toute jeune et inconsciente que j’étais, et au demeurant très surprise par cette vision qui s’offrait devant moi, je ris de bon cœur et me mis à lui jeter quelques fruits, comme il est de coutume de le faire aux signes. Or ce singe n’était pas un singe ordinaire, mais un sage qui, sous cette apparente forme animale, pratiquait ses tapasya austérités rituelles.
Furieux et vexé, le sage me maudit :
– Tu es venue déranger mon ascèse. Ton attitude est aussi légère que celle d’une guenon sautant de branche en branche. Puisque tu t’es comportée de la sorte à mon égard, tu t’incarneras en la forme d’une guenon condamnée à l’ascèse pour assurer sa descendance. Je l’implorais de me pardonner mais rien n’y fit.

 Mais la colère d’un sage n’est qu’un instrument dont il fait usage afin de donner aux êtres humains les enseignements nécessaires pour leur libération. Il fit donc preuve de compassion à mon égard et me dit :
« – Tu ne peux te soustraire à ce qui vient d’être dit mais lorsque tu t’incarneras sous la forme d’une guenon, tu pourras, quand tu le souhaiteras, changer cette forme et devenir humaine, mais seulement après avoir  donné naissance à une incarnation du Dieu Śiva. »
Instantanément l’apsara prit donc naissance sur la terre dans une grande famille (colonie) de singes. Son père s’appelait Kunjara; elle reçut le nom d’Anjañā. Elle épousa un puissant roi-singe appelé Kesari Pendant de très nombreuses années, ils vécurent heureux mais n’avaient pas d’enfants. Anjañā, qui souhaitait ardemment donner un fils à son mari, pratiqua une ascèse dédiée au Dieu øiva qui exigeait chaque jour beaucoup de courage et d’abnégation. Elle dura sept cents ans ; un jour, le sage Ṛiṣi Matanga passa devant sa maison l’interpella de la sorte :
« –  Je viens d’un village où l’on m’a dit que depuis longtemps tu te consacres à la vénération de Śiva … Acquiesçant de la tête, elle s’inclina humblement et toucha respectueusement ses pieds et dit :
– Sans enfants depuis mon mariage avec Kesari, j’implore par cette ascèse le Grand Mahādeva de m’accorder un fils ….Ô Grand Sage, que puis-je faire d’autre ?
Le Ṛiṣi Matanga lui indiqua qu’elle devait se rendre sur la montagne de Śiva pour accomplir le pèlerinage de l’Akaśa Gangā : se prosterner aux pieds du Seigneur Venkateśvara, se baigner dans ses eaux sacrées, boire l’eau sacrée puis prier l’indomptable Vāyu, le Dieu du Vent. Anjañā partit donc en pèlerinage et fit exactement ce qui lui avait été recommandé par le sage. Quand le Soleil entra dans le signe du Bélier, le jour de la Pleine Lune du  mois de Caitra, Śiva, satisfait de son ascèse, lui apparut et lui dit que tout ce qu’elle désirait le plus au monde lui serait accordé. La récompense de cette longue et fastidieuse ascèse d’Anjañā prit la forme d’un très bel enfant auquel elle donna le nom de Hanumān, le fils invincible, qui demeurera immortel et contre lequel aucune arme n’aura de prise.»

 Hanumān est appelé Pavansuta, le Fils du Vent et cette seconde version  précise son lien de filiation avec Vāyu, le Dieu de Vent.

« Un jour, parée d’un beau sārī de couleur jaune et de ses plus riches parures faites d’étincelants bijoux, Anjañā regardait la montagne Meru. A l’instant même où son regard se posa sur le sommet, elle conçut l’idée d’avoir un enfant d’une très grande bonté. D’un coup, le vent se leva et souleva son sārī. Elle se sentit étrangement caressée et se demanda qui venait de la toucher si intimement. Alors qu’elle allait se mettre en colère contre celui qui avait impunément osé l’approcher, Vāyu, le Dieu du Vent, lui apparut et lui révéla qu’avec la force de la pensée, il allait lui donner un enfant, compassionnel pour les prisonniers, éclatant, à l’agilité surprenante et d’une vaillance sans pareille. Plus tard, à l’âge adulte, Hanumān devint le Chef de l’Armée des Singes, dont la force et l’intelligence inégalables firent de lui un immense protecteur. Grace à ce statut, il se met au service du dieu Rāma dans la grande épopée du Rāmāyaṇa. Il retrouve Sītā, l’épouse de Rāma, enlevée par le terrible le démon à dix têtes Rāvaṇa. Grâce à la perspicacité d’ Hanumān et à son extrême dévouement pour son guru Rāma, Sītā sera délivrée. Une fois cette mission accomplie, Hanumān choisit de servir fidèlement Rāma jusqu’à sa mort. Ce qui caractérise Hanumān, c’est aussi sa force, sa bravoure ainsi que ses huit grands pouvoirs magiques illimités. Enfin Hanumān a une parfaite connaissance des textes sacrés et en maîtrise toute la portée intellectuelle et spirituelle, connaissance qu’il reçut directement du Soleil.

 Très populaire en Inde, Hanumān compte d’innombrables dévots et parmi eux, bon nombre de villageois. Ses temples, répartis dans tous le pays, sont aussi le lieu de résidence privilégié des singes. En effet, ceux-ci sont respectés comme les parents d’Hanumān et vivent aussi en liberté dans les villes et dans les maisons ; à ce titre ils ont droit chaque jour à des offrandes de nourritures données avec amour par les passants et les visiteurs des temples.

 Hanumān a de nombreux noms qui évoquent ses plus belles qualités : Mahāvira le Grand Héros, Bajrañgbali Celui qui a la force de la foudre, Kapeśvara le Roi des singes, Rāmdūta le Messager de Rām.

Vénération de Hanumān

Hanumān est prié par ses dévots le mardi et le samedi pour sa grande sagesse, sa force, ses pouvoirs de guérison, son esprit de dévotion et sa grande pureté d’âme. N’ayant pas fondé une famille, il a sa place dans toutes les maisons en Inde aux côtés de Rām-Sītā-Lakṣman. Quand il est seul, il est placé à l’entrée extérieure de la maison pour la protéger et donner aà ses habitants la force nécessaire pour affronter le monde extérieur quand ils sortent.

Le jour de Hanumān Jayantī est particulièrement bénéfique pour lui dédier une sādhana, pratique spirituelle. Les principaux actes de dévotion pour Hanumān ce jour-là sont le jeûne, la récitation de ses mantras, du Hanumān Cālisā et la lecture du Rāmāyana.

Les Principales offrandes pour Hanumān

Offrez dans un temple des offrandes à Hanumān le mardi, jour de sa vénération et le samedi pour neutraliser et transformer favorablement les effets maléfiques des transits et difficiles périodes de la planète Śani-Saturne.

Riz – huile de moutarde – fruits et fleurs de couleur rouge dont les bananes et les oranges qu’il apprécie particulièrement / vêtements ou un tissu de couleur rouge / nourriture comme du blé, du sucre de canne non raffiné, des lentilles corail, du safran / du santal rouge / du musc.

Voir aussi :

108 noms Hanumân
Hanumân mantras
Hanumân âratî