SOMAVATÎ AMÂVASYÂ
L’année 2017 nous offre trois jours pour pratiquer l’observance de Somavatī amāvasyā :
– Lundi 27 mars (début d’amāvasyā)
– Lundi 21 août
– Lundi 18 décembre
Amāvasyā est la Nouvelle lune représentée par un cercle noir dans les calendriers. Traditionnellement, le jour d’amāvasyā est dédié aux ancêtres. Il est propice à l’introspection et à la réflexion sur les actes passés. Il est idéal pour ménager son énergie et, pourquoi pas, débuter enfin un réel changement des mauvaises habitudes de vie. Un jeûne ce jour-là aide à purifier le corps des toxines accumulées. Lorsqu’amāvasyā tombe un lundi, jour de la lune, elle est appelée Somavatī amāvasyā. Pour la tradition, le Soleil représente l’âme et la Lune, à travers ses différentes phases, le mental de son instabilité à sa puissance. La Lune symbolise aussi toutes les valeurs de féminité, de séduction, de douceur, de compassion et de générosité.
En Inde Somavatī amāvasyā est l’occasion pour les femmes mariées d’observer un jeûne afin d’assurer protection et longue vie à leur mari. Ce jour est aussi très favorable pour pratiquer Pitrī Pūjā le don d’offrande pour la paix de l’âme des ancêtres car amāvasyā, jour le plus sombre du mois, rappelle que dans l’obscurité la plus totale, symbolisée par la mort, il y a toujours en puissance l’étincelle de la lumière et de la vie qui se perpétue.
En Inde l’arbre Pīpal est particulièrement révéré ce jour-là par les femmes. C’est ainsi qu’elles enroulent un cordon sacré en tournant 108 fois autour du tronc de cet arbre et font l’offrande de lait, de pâte de santal, de poudre de vermillon, de fleurs tout en chantant des mantras et versets sacrés spécifiques.
Légende de Somavatī amāvasyā
Il y a bien longtemps vivait un père de famille, qui avait huit enfants : sept fils mariés et une fille pour laquelle il cherchait, sans succès, un époux. Un jour, un saint homme vint rendre visite à toute cette famille. Après avoir été accueilli avec respect et générosité, tous les membres profitèrent de ses sages paroles et conseils. Avant de repartir, il bénit les parents les fils et les belles-filles mais ne fit ni geste de protection, ni geste de bénédiction à l’égard de la jeune fille. Profondément choquée, la jeune fille ne put s’empêcher de le lui faire remarquer. Mais celui-ci se contenta de la regarder en silence, puis partit sans un geste.
La jeune fille confia à sa mère que ce qui s’était passé la faisait souffrir. Quelques temps plus tard, les parents firent venir chez eux un Pandit astrologue qui leur révéla qu’il serait très difficile pour leur fille de garder un mari car sa destinée était d’être veuve. Devant le désespoir de la mère, l’astrologue lui dit qu’il y avait cependant une seule possibilité de changer ce triste destin. Il leur fallait l’envoyer vivre sur l’ile de Singhal et travailler avec une blanchisseuse. Si cette dernière lui accordait un jour la grande bénédiction d’apposer spontanément une marque de Vermillon sur son front, leur fille serait alors libérée de voir disparaître son mari dans la mort mais à la condition d’avoir pratiqué l’observance de Somavatī amāvasyā.
La mère et la fille partirent en quête d’une blanchisseuse sur cette île. Après avoir longuement voyagé, elles arrivèrent dans un lieu très paisible et prirent un peu de repos sous un arbre. Le regard de la fille fut rapidement attiré par un nid qui se trouvait dans les branches au-dessus de sa tête et elle eut juste le temps de voir s’envoler le couple de vautours qui l’habitait. Elle ferma les yeux pour dormir un peu mais un sifflement retentit. Elle chercha du regard d’où il pouvait bien provenir et vit un serpent s’engouffrer dans le nid pour dérober les œufs des vautours. Sans peur elle prit un bâton, monta sur l’arbre et chassa le serpent. Le couple de vautour qui avait assisté de loin à la scène vint se poster près de la jeune fille. Ils lui exprimèrent leur immense gratitude et reconnaissance pour avoir sauvé leurs oeufs. Ils lui demandèrent ce qu’elle faisait en ce lieu. Elle leur dit qu’elle cherchait une blanchisseuse sur les conseil d’un pandit et raconta son histoire. Les vautours qui connaissaient parfaitement l’île la conduisirent jusqu’à l’une d’entre elles. La jeune-fille travailla pendant plusieurs mois et reçut un jour la fameuse marque de vermillon qu’elle attendait tant. Elle retourna vivre chez ses parents et pratiqua les observances de Somavatī amāvasyā comme l’avait demandé le Pandit. Quelques temps plus tard elle se maria et resta toute sa vie auprès de son mari.
Une légende est un fabuleux support pour la méditation et révèle le bienfondé d’une observance. Il y a, bien entendu, différents niveaux de lecture et de compréhension. Nous laissons le soin à chacun d’en atteindre un ou plusieurs selon son plan de conscience. Il est aussi possible de se placer sur un plan symbolique au regard de la situation des êtres, de leur fonction, de ce qu’ils doivent réaliser, de ce qui leur arrive… et encore sur le plan de l’astrologie ou de la numérologie (selon les récits). Ce qu’il est toutefois important de retenir, ce sont les bienfaits, la positivité que la pratique d’une observance peut dispenser, ainsi que cette formidable impulsion de vie, de foi et de dévotion qu’elle fait naître ou fortifie intérieurement.