LES 5 JOURS DE DĪVALĪ

DĪVALĪ – DĪPᾹVALĪ
Fête de la Lumière et de la Déesse Lakṣmī

Le hindi l’appelle Dīvalī, la petite lampe, et le sanskrit Dīpāvalī, à travers l’union de deux mots : dīpa, la lampe, et avalī, la rangée. Littéralement, Dīpāvalī signifie « la rangée de lumières », comme une guirlande constituée de toutes les petites lampes du monde, réunies et allumées dès la tombée de la nuit dans les temples et les maisons.

La fête de Dīvalī se déroule en réalité sur cinq jours, car elle est étroitement liée à d’autres fêtes du calendrier hindou qui commémorent des événements où la lumière trouve toujours le chemin de la victoire sur l’obscurité. Célébrée dès la tombée de la nuit, Dīvalī est l’une des plus belles fêtes de l’Inde, dédiée à Mahālakṣmī, la grande déesse Lakṣmī, dont les huit manifestations incarnent les huit aspects de la richesse auxquels les êtres humains peuvent accéder.

PREMIER JOUR : MERCREDI 30 OCTOBRE 2024

DHANTERAS / DHANVANTARI JAYANTĪ : Naissance de Dhanvantari

La fête de Dhanvantari, aussi appelée Dhanteras, se déroule juste avant la fête de Dīvalī, et célèbre la naissance de Dhanvantari, le médecin divin et dieu de l’Ayurveda, la médecine traditionnelle de l’Inde. Incarnation divine de Vishnu et né de l’Océan primordial, Dhanvantari est vénéré par ceux qui recherchent la santé, la guérison et le bien-être, ainsi que par les praticiens de l’Ayurveda. Il a dévoilé et apporté aux êtres humains la science de guérison par le pouvoir des plantes et la saine alimentation. Il nous rappelle une grande vérité que l’on ne doit jamais oublier : de toutes les richesse de ce monde, celle du corps est la première que l’on possède et que l’on se doit de protéger, comme l’évoque ce verset sanskrit :

La fête de Dhanvantari marque également l’espoir d’un nouveau jour pour débuter une action, d’une nouvelle période de vie ou d’une guérison. Il est par conséquent d’usage de se défaire le jour de Dhanvantari jayanti de ses vieux vêtements pour en acheter des neufs, de se procurer de nouveaux objets et bijoux, ou de la nouvelle vaisselle. En Inde, les maisons sont nettoyées de fond en combles de même que les boutiques pour un nouveau départ et de nouveaux projets. Les commerçants considèrent ce jour comme celui d’une nouvelle année.

Par ailleurs, des pūjā sont célébrées en l’honneur du dieu Kubera, le Maître-Gardien des trésors et Banquier des mondes divins. Il est représenté avec un ventre proéminent. En tant que Régent de la direction nord des mondes, il est de bon augure de placer ou ranger ses biens les plus précieux dans cette direction pour les protéger le jour de Dhanvantari.

Des lampes sont également allumées ce jour pour Yama, le Dieu de la mort, en mémoire du fils du roi Hima qui, selon les astrologues, avait été condamné à mourir par la morsure d’un serpent le quatrième jour après la célébration de son mariage. Pour rien au monde, sa jeune épouse ne voulait accepter cette fatalité. Refusant de perdre son mari, elle veilla sur lui tout la nuit en allumant des milliers de lampes. Elle empila à l’entrée de la porte ses richesses composées de vaisselle et de bijoux en or et argent qui scintillaient de mille feux. Lorsque le serpent de la mort arriva devant la porte, il fut ébloui et envouté par le trésor et les chants de la femme. Enivré, il les écouta toute la nuit puis repartit, oubliant de prendre la vie du mari. Depuis cette nuit-là, toutes les prières s’élèvent pour que la mort n’entre pas dans les maisons. Ces prières sont tout particulièrement dédiées à Yama Rāj, le Seigneur de la Mort, afin qu’il n’emporte pas la vie des hommes.

CE MERCREDI 30 OCTOBRE 2024
ALLUMEZ UNE LAMPE POUR LE DIEU DE LA MORT
APRÈS 18H00
ET PLACEZ-LA EN DIRECTION DU SUD

DEUXIÈME JOUR : JEUDI 31 OCTOBRE 2024

NARAKA CATURDAŚĪ

Le deuxième jour est appelé Choti Divalī, le petit Divalī. des lampes sont allumées et des pūjā célébrées à la tombée de la nuit en mémoire de l’anéantissement du démon Narakāsura. Cette fête est appelée Naraka caturdaśī, naraka signifiant l’enfer et caturdaśī (ou chaudas) quatorzième jour. Elle fait référence au jour et à la nuit où Kṛṣṇa, huitième avatar du Dieu Viṣṇu, mit un terme à la tyrannie de ce terrible démon. Ce dernier avait pourchassé de nombreux êtres célestes et kidnappé 16 000 jeunes femmes des mondes divins. Kṛṣṇa, avec l’aide précieuse de son épouse Satyabhāmā (qui lui porta le coup final) et de l’oiseau céleste Garuḍa livra une grande bataille contre Narakāsura et le tuèrent. Ce deuxième jour célèbre une fois de plus la victoire du bien sur le mal, de la lumière éternelle et du retour de la justice divine.

La tradition rappelle que la nuit (Kālī) de caturdaśī (Chaudas), les énergies destructrices et négatives sont très puissantes dans l’univers et que pour s’en prémunir, des pūjā sont célébrées dans certaines régions de l’Inde en l’honneur du Dieu Hanumān. D’abord, parce que le grand jour de Divalī, en l’honneur de la Déesse Lakṣmī (voir le troisième jour ci-après), commémore la joie du peuple de la cité d’Ayodhya, attendant impatiemment le retour du roi et souverain Rāma en exil depuis quatorze années. Rāma, avec l’aide d’Hanumān et de son frère Lakṣman, avait mis fin au règne tyrannique du démon Rāvaṇa. En retour de son grand dévouement, Rāma demanda à ses propres fidèles de toujours vénérer Hanumān avant lui pour ouvrir leur chemin. Kalī Chaudas est donc un prélude à la grande fête de Dīvalī, célébrée le jour suivant. Hanumān est donc vénéré en raison de sa grande dévotion, de son courage, comme de sa place privilégiée et proche des humains. Il les protège de leurs souffrances, car lui seul a aussi le pouvoir d’intercéder auprès de Śani-Saturne, l’astre maléfique, pour alléger leur karma. Il a le pouvoir de chasser les mauvais esprits et les hautes puissances négatives comme la Déesse Kālī. Cette dernière est aussi vénérée ce jour comme l’énergie féminine destructrice divine qui s’est tenue près de Kṛṣṇa et lui a permis de vaincre Narakāsura.
Au coucher du soleil, après avoir pratiqué ablutions et prières, il est de coutume d’offrir une petite lampe et des sucreries à toutes ces divinités et de célébrer leur pūjā .

CARTURDAŚĪ DÉBUTE LE
30 OCTOBRE A 8h45
ET SE TERMINE LE 31 OCTOBRE A 11h22
(Heure de Paris)

TROISIÈME JOUR : VENDREDI 1ER NOVEMBRE 2024

DĪVALĪ – MAHĀLAKṢMĪ PŪJĀ ~ KALĪ PŪJĀ

Le troisième jour est celui de Lakṣmī pūjā, jour propice de vénération de la déesse pour solliciter sa bienveillante générosité en prospérité matérielle et spirituelle. Lakṣmī veille sur la lumière du monde afin que l’obscurité ne triomphe jamais et que le mal n’ait jamais prise sur le bien. En ce jour de nouvelle lune amāvasyā où la nuit est totale, les petites lampes de Divalī s’allument dès le crépuscule pour montrer que la lumière est toujours là, quelles que soient les circonstances. Des offrandes sont faites à Lakṣmī et au Dieu Gaṇeśa, « le seigneur des obstacles ». Les commerçants les vénèrent tous deux pour leurs affaires. Dans les maisons, à la tombée de la nuit, les petites lampes scintillent dans toutes les pièces. Des bâtiments officiels aux boutiques, des maisons aux petites huttes des villages, tous sont redessinés par la lumière d’une multitude de petites lampes d’argile placées sur leur contour. Il n’est pas une seule maison où ne brille une petite flamme. Dans la nature, près des rivières, autour des arbres, la lumière prend place. Les petits gâteaux, les confiseries abondent et sont offerts à tous : famille, voisins, enfants, vieillards, mendiants… Ce jour commémore aussi la joie du peuple de la cité d’Ayodhya, attendant impatiemment le retour de leur roi et souverain Rām en exil depuis quatorze années. Cette joie, après une si longue absence, prend corps dans une multitude de petites lampes placées sur son chemin et dans toute la ville pour lui indiquer la voie qui mène à son royaume. Sa victoire sur le démon à dix têtes Ravāna atteste de la puissance de la lumière sur l’obscurité, des qualités divines sur celles de l’ombre.

2. Autres moments favora

QUATRIÈME JOUR : SAMEDI 2 NOVEMBRE 2024

La fête de Govardhan pūjā , également connue sous le nom d’Annakut Govardhan pūjā, a lieu le quatrième jour de Dīvalī, correspondant au premier jour du mois lunaire Kārtika, en octobre ou novembre selon le calendrier grégorien. Cette fête consiste en l’offrande de nourriture en commémoration de la libération du peuple de Vraja par le Dieu Kṛṣṇa qui, dans son enfance, a soulevé avec son petit doigt la colline de Govardhan pour protéger les habitants de Vraja de la colère d’Indra. En effet, Kṛṣṇa leur avait demandé de ne plus offrir de culte à Indra, le Dieu des dieux et grand souverain de la pluie, pour protéger leurs cultures. Krishna remit en question cette tradition non pas par hostilité envers Indra, mais pour enseigner à ce peuple que la véritable dévotion réside dans la reconnaissance de la divinité omniprésente dans la création ; que son inégalable générosité et l’importance de vivre en harmonie avec la Nature étaient la source de la prospérité. Il leur demanda d’adresser toutes leurs prières au Mont Govardhan qui leur fournissait en réalité toutes les ressources dont ils avaient besoin (la terre, les plantes, le bétail…). Indra ne le supporta pas et, dans un accès de colère, fit tomber des pluies torrentielles sur Vrindavan pour punir les habitants de ne pas l’avoir adoré. En réponse, le jeune Kṛṣṇa souleva le Mont Govardhan avec le petit doigt de sa main gauche pour protéger le peuple et le bétail. Il resta dans cette position pendant sept jours, offrant ainsi un abri aux résidents jusqu’à ce que la colère d’Indra s’apaise et que les pluies se calment. Pour les dévots de Kṛṣṇa, il est de coutume de faire le Govardhan Parikrama qui consiste à faire le tour de cette colline en signe de révérence.
Kṛṣṇa est particulièrement vénéré ce jour-là : des fleurs, des fruits et d’autres présents lui sont offerts à l’occasion de grandes pūjā en son honneur. Une grande quantité de plats, sucrés et salés, représentant une montagne de nourriture sont soigneusement arrangés pour recréer une présentation visuellement impressionnante de cet évènement.

Cette fête est également désignée sous le nom d’Annakutā, surtout à Vārāṇasī, où la statue d’or de la Déesse Annapurnā, la Dispensatrice de nourriture, est dévoilée et vénérée pour l’occasion pendant trois jours. Dans les temples, cinquante-six types de nourriture sont redistribués à tous ses adorateurs. Annapurnā est l’une des formes bienfaitrices de la Déesse Pārvatī à laquelle sont offertes des gerbes de blé fraîchement coupées. Elle est la Déesse régente de la ville de Kasī, autre nom donné à la ville de Vārāṇasī (Bénarès), qui signifie la lumière.

CINQUIÈME JOUR : DIMANCHE 3 NOVEMBRE 2024

BHRĀTRI DVITĪYĀ (BHAIYA DŪJA) / YAMA DVITĪYĀ

La fête de Bhaiya Dūja a lieu le dernier jour des festivités de Dīvalī, précisément le deuxième jour de la nouvelle lune appelé dvitīyā, soit deux jours après Dīvalī. Très populaire en Inde, cette fête met à l’honneur l’amour fraternel entre frères et sœurs.

La légende raconte l’histoire de Yamarāja, Yama le dieu de la Mort, et de sa sœur Yamī, qui aimait profondément son frère et lui avait depuis longtemps demandé de venir lui rendre visite. Touché par l’amour de sa sœur et ses prières sincères, Yamarāja décida de lui rendre visite un jour de Kārtika Dvitīyā. Yamī accueillit son frère avec un immense respect et prépara des mets somptueux pour lui. Elle marqua son front d’un tika une marque rituelle faite de poudre colorée, et lui offrit des prières pour sa protection.

Ému par l’amour et la dévotion de sa sœur, Yamarāja lui demanda ce qu’elle souhaitait en retour. Ya exprima le désir que son frère vienne la voir chaque année, et qu’aucune mort soudaine ne frappe la famille de ceux qui célèbrent ce jour spécial. Yamarāja lui accorda cette belle bénédiction : toute sœur qui marque le front de son frère avec un tik et lui offre des prières et des mets ce jour-là, sera bénie, son frère sera protégé des dangers et d’une mort prématurée. Cette bénédiction a le pouvoir de protéger les frères des mauvais présages et renforce leurs liens éternels entre frère et sœur.

Le jour de Bhaiya Dūja, les sœurs prient pour la longue vie, la santé et la prospérité de leurs frères, tandis que les frères offrent des cadeaux en signe de respect et de gratitude. Les sœurs appliquent un tika sur le front de leurs frères qui consiste en un mélange souvent composé de riz, de poudre de kumkum (rouge), de curcuma ou de safran, puis leur servent leur repas préféré. En marquant le front de leurs frères, les sœurs invoquent la protection des divinités pour que rien de dangereux ne les atteigne. Les frères offrent des cadeaux à leurs sœurs pour manifester leur amour et leur engagement à les protéger et à les soutenir tout au long de leur vie, tant physiquement que spirituellement.

NAVARᾹTRĪ D’AUTOMNE 2024

durga 18
RAMA DASHAHARA

DAŚAHAR : Fête de la Victoire du dieu RMA
DIMANCHE 13 OCTOBRE 2024
& FÊTE DE DURGᾹ PŪJᾹ A DHARMA SANGH

NUIT DE MAHᾹSHIVARᾹTRĪ

Guides pratiques pour MAHᾹŚIVARᾹTRI et la vénération de ŚIVA

Découvrir Śiva et pratiquer la fête de Mahāśivarātrī

Guide pratique des observances de Mahāśivarātrī : récits – pūjā – prières du grand bain
du lingam mahābhiṣekam, récits, mantras, huit et cent huit noms, stotram et āratī.

Guide pratique des observances des seize lundis, dédiées au Dieu Śiva.

Ouvrages disponibles aux Editions SHASTRI  – 18 Rue des Petites Ecuries – 75010 PARIS et
shastrieditions.com