LES 5 JOURS DE DĪVALĪ

DĪVALĪ (DĪPᾹVALĪ)
Fête de la Lumière

et de la Déesse Lakṣmī

Le hindi nomme cette fête Dīvalī « la petite lampe », tandis que le sanskrit l’appelle Dīpāvalī, formé de la réunion de deux mots : dīpa « la lampe » et avalī « la rangée ». Dīpāvalī signifie « la rangée de lumières » : une guirlande symbolique composée de toutes les petites lampes du monde, allumées dès la tombée de la nuit dans les temples et les habitations.

La fête de Dīvalī s’étend en réalité sur CINQ JOURS car elle est intimement liée à d’autres célébrations du calendrier hindou, chacune commémorant un événement où la lumière triomphe toujours de l’obscurité. Célébrée dès la tombée de la nuit, Dīvalī est l’une des plus belles fêtes de l’Inde, dédiée à Mahālakṣmī, la grande déesse Lakṣmī, dont les huit manifestations représentent les huit formes de la richesse auxquelles les êtres humains peuvent aspirer.

SAMEDI 18 et DIMANCHE 19 OCTOBRE 2025

1. DHANTERAS / DHANVANTARI JAYANTĪ : Naissance de Dhanvantari

La fête de Dhanvantari, aussi appelée Dhanteras, se déroule juste avant Dīvalī. Elle célèbre la naissance de Dhanvantari, le premier médecin divin et dieu de l’Āyurveda, la médecine traditionnelle de l’Inde.
Incarnation du dieu Vishnu, né de l’Océan primordial, Dhanvantari est vénéré par ceux qui recherchent la santé, la guérison et le bien-être, ainsi que par les praticiens de l’Ayurveda. Il a révélé aux êtres humains la science de la guérison, fondée sur le pouvoir des plantes et une alimentation saine et équilibrée.
Il nous rappelle une grande vérité qu’il ne faut jamais oublier : de toutes les richesses de ce monde, celle du corps est la première que nous possédons et que nous devons préserver, comme l’évoque ce verset sanskrit :

La fête de Dhanvantari Jayantī est l’espoir d’un nouveau commencement : celui d’une action à entreprendre, d’une période de vie à ouvrir ou d’une guérison à accueillir. Selon la tradition, Dhanvantari apparut des flots de l’Océan primordial, tenant entre ses mains le kalaśa rempli du nectar d’immortalité l’amṛta. C’est pourquoi on le prie en ce jour pour la régénération et la santé du corps.

Le jour de Dhanvantari Jayantī, il est d’usage de se défaire de ses vieux vêtements pour en acheter de neufs, de renouveler ses objets, ses bijoux ou sa vaisselle. En Inde, les maisons comme les boutiques sont nettoyées de fond en comble dans un esprit de purification et de nouveau départ. Pour de nombreux commerçants, ce jour marque le début d’une nouvelle année et d’un cycle prospère.

Nous vénérons le dieu Dhanvantari en allumant, au moment du coucher du soleil (heure de Paris 18h55), devant sa statue ou son image, 13 LAMPES pour éclairer :
– nos dix indriya, les organes des sens et de l’action)
– notre mental, manas),
– notre intelligence, buddhi
– et notre conscience, citta.
Ce rituel est accompli pour invoquer la bienveillance de Dhanvantari et pour attirer la santé, la vitalité et la clarté intérieure.
Le soir, la récitation, au minimum 108 fois (ou davantage, toujours par multiples de 108), de son mantra sacré est pratiquée :

Om Dhanvantaraye namaḥ |
ॐ धन्वन्तरये नमः |

Des pūjā sont également célébrées ce jour-là en l’honneur du dieu Kubera, Maître et Gardien des trésors, Banquier des mondes divins. Il est traditionnellement représenté avec un ventre proéminent, symbole d’abondance et de prospérité.
En tant que Régent de la direction nord des mondes, il est de bon augure, le jour de Dhanvantari Jayantī, de placer ou de ranger ses biens les plus précieux vers le nord, afin de les mettre sous la bienveillante protection de ce dieu.

Une ou plusieurs lampes sont également allumées ce jour-là pour Yama, le dieu de la Mort, en mémoire du fils du roi Hima qui, selon les astrologues, devait mourir de la morsure d’un serpent le quatrième jour après son mariage. Mais sa jeune épouse refusa d’accepter cette fatalité. Ne voulant pas perdre son mari, elle veilla sur lui toute la nuit, entourée de milliers de lampes allumées.
À l’entrée de la demeure, elle empila toutes ses richesses composées de vaisselle, de bijoux d’or et d’argent, qui scintillaient de mille feux. Lorsque le serpent de la mort s’approcha, il fut ébloui et envoûté par la lumière des trésors et par les chants de la jeune femme. Enivré, il resta là toute la nuit à écouter, puis repartit à l’aube, oubliant d’accomplir sa mission.
Depuis cette nuit-là, les prières s’élèvent pour que la mort n’entre pas dans les maisons.
Elles sont tout particulièrement adressées à YAMA RAJ, le Seigneur de la Mort, afin qu’il épargne la vie des êtres humains.

CE SAMEDI 18 OCTOBRE 2025 OU DIMANCHE 19 OCTOBRE)
ALLUMEZ LA LAMPE DE YAMA DĪPAM EN LA PLAÇANT EN DIRECTION DU SUD
Paris (heure locale) : de 19 h 55 à 21 h 34

DIMANCHE 19 OCTOBRE 2025

Le deuxième jour de la fête de Dīvalī est appelé Choti Dīvalī, ce qui signifie la petite Dīvalī. À la tombée de la nuit, on allume des lampes et on célèbre des pūjā (prières et offrandes) en souvenir de la victoire du dieu Kṛṣṇa sur le démon Narakāsura.

Cette journée porte aussi le nom de Naraka Caturdaśī :

  • naraka veut dire « enfer »,
  • caturdaśī (ou chaudas) signifie « quatorzième jour ».

Elle correspond donc au quatorzième jour du mois lunaire, celui où Kṛṣṇa mit fin à la cruauté de Narakāsura, un démon qui semait la terreur dans les cieux : il avait persécuté de nombreux êtres célestes et enlevé 16 000 jeunes femmes des mondes divins.

Pour rétablir la paix et la justice, Kṛṣṇa partit combattre Narakāsura, accompagné de son épouse Satyabhāmā qui lui porta le coup fatal, ainsi que de Garuḍa, l’oiseau céleste sur lequel ils voyageaient. La victoire de Kṛṣṇa mit un terme à la tyrannie du démon et libéra les prisonnières.

Ainsi, Choti Dīvalī commémore une fois de plus la victoire du bien sur le mal, de la lumière sur les ténèbres et du divin sur le démoniaque. C’est un moment de purification et d’espérance, annonçant la grande fête de la lumière qui aura lieu le lendemain.

LUNDI 20 OCTOBRE 2025

Ce 20 octobre 2025, les énergies du courage (Hanumān), de la purification (Kālī) et de la prospérité (Lakṣmī) s’unissent. C’est une journée de renouveau complet, du corps, de l’esprit et de l’âme.
Allumez vos lampes, ouvrez votre cœur, et laissez la lumière dissoudre toutes les ombres. La tradition rappelle que la nuit (Kālī) de caturdaśī (Chaudas), les énergies destructrices et négatives sont très puissantes dans l’univers et que pour s’en prémunir, des pūjā sont célébrées dans certaines régions de l’Inde en l’honneur du Dieu Hanumān. Après avoir vaincu le démon Rāvaṇa et mis fin à son règne de terreur, Rāma, soutenu par Lakṣmaṇa et le fidèle Hanumān, rétablit la lumière du Dharma.
En reconnaissance du courage et de la dévotion sans limite de Hanumān, Rāma déclara que ceux qui souhaitaient lui rendre hommage devraient toujours honorer Hanumān en premier, afin que leur chemin soit éclairé et protégé. Kalī Chaudas est donc un prélude à la grande fête de Dīvalī. Hanumān est donc vénéré en raison de sa grande dévotion, de son courage, comme de sa place privilégiée et proche des humains. Il les protège de leurs souffrances, car lui seul a aussi le pouvoir d’intercéder auprès de Śani-Saturne, l’astre maléfique, pour alléger leur karma. Il a le pouvoir de chasser les mauvais esprits et les hautes puissances négatives comme la Déesse Kālī. Cette dernière est aussi vénérée ce jour comme l’énergie féminine destructrice divine qui s’est tenue près de Kṛṣṇa et lui a permis de vaincre Narakāsura.
Au coucher du soleil, après avoir pratiqué ablutions et prières, il est de coutume d’offrir une petite lampe et des sucreries à toutes ces divinités et de célébrer leur pūjā .

CARTURDAŚĪ DÉBUTE LE
19 OCTOBRE A 10h21 ET SE TERMINE LE 20 OCTOBRE VERS 12h14 (Heure de Paris)

Le troisième jour est celui de Lakṣmī Pūjā, jour propice de vénération de Lakṣmī, la bienveillante dispensatrice d’abondance et de lumière. Cette belle déesse, épouse de Viṣṇu, veille sur la lumière du monde afin que l’obscurité ne triomphe jamais et que le mal ne puisse plus avoir prise sur le bien.

En ce jour de nouvelle lune (amāvasyā), où la nuit est totale, les petites lampes de Dīvalī s’allument dès le crépuscule pour montrer que la lumière est toujours présente, quelles que soient les circonstances.

Des offrandes sont faites à Lakṣmī et au dieu Gaṇeśa, « le Seigneur des obstacles ». Les commerçants les vénèrent tous deux pour la prospérité de leurs affaires.

Dans les maisons, à la tombée de la nuit, les petites lampes scintillent dans toutes les pièces. Des bâtiments officiels aux boutiques, des maisons aux huttes des villages, tous sont redessinés par la lumière d’une multitude de petites lampes d’argile placées sur leur contour. Il n’est pas une seule demeure où ne brille une petite flamme. Dans la nature, près des rivières, autour des arbres, la lumière prend place. Les petits gâteaux et les confiseries abondent et sont offerts à tous : famille, voisins, enfants, vieillards, mendiants…

Ce jour commémore également la joie du peuple de la cité d’Ayodhya, attendant impatiemment le retour de son roi et souverain Rāma, en exil depuis quatorze années. Cette joie, après une si longue absence, prend corps dans une multitude de petites lampes placées sur son chemin et dans toute la ville pour lui indiquer la voie qui mène à son royaume. Sa victoire sur le démon à dix têtes Rāvana atteste de la puissance de la lumière sur l’obscurité, des qualités divines sur celles de l’ombre.